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Les séminaires et les résolutions de rentrée

 

Un rêve écrit avec une date devient un objectif.
Un objectif décomposé en plusieurs étapes devient un plan.
Un plan soutenu par des actions devient réalisé.

 

J’ai participé pendant de nombreuses années – d’abord participant comme collaborateur, puis impliqué comme manager et depuis plusieurs années en conception et animation comme consultant – à des séminaires de rentrée fin août dont les objectifs étaient autant de remettre les équipes en esprit de travail post repos estival, que de s’assurer que les actions et projets mis en place concourent effectivement à la tenue des objectifs et à la réussite de l’année.

À un moment où l’esprit de tout un chacun est encore largement imprégné des images et sensations des vacances, parfois combinées avec une « fracture de la motivation avec arrachement du moral », j’ai souvent perçu et entendu des déclarations d’intention voire des vœux pieux qui ne trouvaient pas vraiment de résonance concrètes et positives les semaines suivantes.

 

« Tout objectif flou se termine inéluctablement par une connerie précise ! »

Frédéric Dard

 

Que dire alors d’une déclaration d’intention ou d’un vœu pieux. Très peu de chance d’éviter l’écueil de l’objectif flou !

Avec le recul, les raisons qui expliquent cela sont de plusieurs ordres :

🟡  Il y a un temps pour chaque chose. Ces grands meetings doivent d’abord recréer le lien professionnel entre les personnes entre elles et les personnes avec l’entreprise et ses enjeux, permettre de reprendre pied dans un univers qui va occuper notre temps et notre esprit pendant les 11 prochains mois, hormis quelques breaks plus ou moins conséquents disséminés dans la période.
🟡  Les travaux professionnels dans ce temps ne peuvent véritablement être concrets, les participants n’étant pas mentalement dans le bon schéma.
🟡  Obtenir des pistes de réflexion et des idées est le mieux que l’on puisse avoir par l’approche participative.
🟡  Cela peut donc signifier que si nous obtenons des plans d’actions concrets, ce sont les organisateurs et managers, impliqués en amont et ayant œuvré avant, qui poussent de façon directive les différents COMMENT.

 

Cela amène la seconde raison :

🟡  « La volonté et la raison seules ne suffisent pas. Encore faut-il qu’il y ait le désir. » – Spinoza. Cette pensée en met clairement à mal une autre « Quand on veut, on peut. ».
🟡  Comment espérer voir se réaliser des idées qui ne sont pas appropriées par les acteurs chargés de les mettre en œuvre ? Il n’y a donc pas de fatalité au résultat qui va en découler.
🟡  Est-ce que cela signifie qu’il convient de renoncer à ces séminaires ou accepter les risques d’une trop grande directivité ?

 

Cela n’est pas mon propos puisque la première raison, si elle est bien comprise montre l’importance de ces événements.

 

La troisième raison ouvre la porte d’une solution et le champ des possibles :

🟡  La constance positive du rapport de voix et des rituels de management : en soi, nos séminaires de rentrée n’apportent pas grand chose sur le plan opérationnel s’ils ne se poursuivent pas par des reprises par les managers pour traduire, en collectif ET en individuel avec leur équipe, le rêve (vœux et déclarations) en objectif, puis ensuite l’objectif en plan et enfin le plan en actions pour devenir réalité.
🟡 Il m’apparaît essentiel de systématiquement associer le grand rassemblement de rentrée avec le travail managérial de proximité, de construire l’un sans occulter l’autre – au risque de créer un autre vœu pieux.

 

Quel est le lien avec nos propres résolutions de rentrée ?

Elles obéissent aux mêmes principes et risques avec en plus celui que nous en sommes seul maître !

N’hésitons pas à les partager, les faire challenger par notre entourage, se fixer formellement des rendez-vous avec nous-mêmes pour analyser ce qu’elles produisent et imaginer comment faire mieux ou différemment pour gagner en sérénité et efficacité.

Accepter de demander de l’aide est une force et non une faiblesse.
Les gens sont, très majoritairement, enclins à nous aider, pour peu qu’on ose leur demander.

 

Bon séminaire et bonnes résolutions !

 

 

Merci à Virginie Masset pour l’illustration et Benoit De Saulce pour la pensée sur le moral.

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