Retourner aux articles

Manager à/en distance : les LIENS sans le lieu

Portraits des consultants Pascal Boquet, Didier Corboliou et Benoît de Saulce, membres de C3P : club des Consultants Positifs, Prospectifs et Pragmatiques. Illustration

Avec la poursuite du télétravail, l’article que nous vous avions proposé dès les premières semaines du confinement redevient terriblement d’actualité !

C’est pourquoi nous l’avons revisité en ce sens et vous le proposons aujourd’hui sur notre site pour renforcer votre Efficacité Relationnelle, votre leadership et servir la performance de votre entreprise par le levier humain.

Le principal contributeur vous est indiqué à la fin de l’article.

Bonne lecture 

Manager à/en distance : « les LIENS sans le lieu »

Nous sommes nombreux à voir l’exercice normal de notre activité professionnelle remis en cause par les mesures de distanciation voire de confinement visant à freiner l’extension du Covid-19.

A circonstances exceptionnelles, réponses exceptionnelles ? Pas systématiquement…

Les nécessités du travail et du management à distance

Si nous écartons les activités qui nécessitent d’être au contact des personnes – commerce, hôtellerie, services aux personnes, … – et les activités dites de travail posté comme dans l’industrie ou le BTP, des réponses éprouvées permettent de maintenir tout ou parties de nos activités professionnelles.

Pour les 1ères citées, nous sommes dans une situation radicale avec un recours au chômage technique et/ou partiel et des décisions au plus haut niveau de la nation pour accompagner les impacts de cette guerre contre l’épidémie.  

L’incitation toujours très forte à recourir au télétravail, l’obligation du port du masque sur le lieu de travail, la distanciation sociale qui réduit drastiquement le nombre de personne dans un même espace, l’aménagement de l’organisation et du temps de travail pour intégrer les exigences du couvre-feu, le sentiment d’impuissance face à l’essor de la pandémie, la lassitude voire la colère de devoir se recroqueviller dans le confinement, l’incertitude économique qui pèse sur nos emplois, la peur du lendemain, … Cet « inventaire à la Prévert » ne cesse de grandir, d’interroger, d’inquiéter.   

Pour nombre de dirigeants et managers opérationnels la dimension exceptionnelle est d’abord dans l’impossibilité de réunir physiquement les équipes. Difficile dans ces circonstances d’engager des actions de masses.

Grands projets et management à distance

Sur ce plan toutefois, grâce aux outils informatiques et internet, des solutions existent ! L’essor de leur usage depuis le printemps dernier en témoigne largement.

La dimension exceptionnelle est aussi dans l’acceptation que nos collaborateurs ne disposent pas tous à leur domicile des équipements propres à l’exercice de leur activité professionnelle. Nous sommes cependant assez souvent très digitaux et super équipés informatiquement en regard de notre équipement professionnel. La difficulté est souvent que nous pouvons avoir les outils mais pas l’espace adéquat – la table de salle à manger s’est transformée en bureau – ou la disponibilité habituelle avec le cercle familial qui vit autour de nous.

La dimension exceptionnelle est enfin dans l’acceptation par nos organisations que nos collaborateurs qui gardent leurs enfants à la maison sont en mode « FAIRE AU MIEUX »

Efficacité du manager en distance

L’enjeu est de faire preuve de bon sens, de rechercher les solutions simples (principe du rasoir d’Ockham : plus le sujet est d’apparence complexe plus la solution la plus évidente, la plus simple, la plus économe, s’avère être la meilleure (économie et parcimonie) et de s’appuyer sur les méthodes et outils des responsables qui managent des équipes à ou en distance depuis toujours en favorisant l’existence de L.I.E.N.S. sans le lieu.

Manager à distance suppose d’abord d’agir avec 2 règles mentales :

–         La confiance : mes collaborateurs travaillent, ils n’essaient pas de « me fumer » (ce qui n’exclue pas le contrôle)

–         La curiosité : Comme je n’ai pas tout les éléments en main, je vais me hâter avec lenteur. Questionner pour comprendre avant de décider.

Les L.I.E.N.S. sans le lieu :

Leadership 

Impulser de l’énergie par un haut niveau de valeur ajoutée managériale, être clair sur les livrables (parler en résultat attendu plutôt qu’en objectif),

–  Intérêt et Idées

Montrer par notre bienveillance que l’on est conscient des difficultés rencontrées en adaptant les attentes et exigences opérationnelles à la réalité de l’éco système de notre collaborateur, de l’équipe. De toute façon, maintenir les exigences au niveau normal est totalement contre productif puisque nous ne sommes pas dans une situation normale. Nos clients comprendront, ils vivent la même chose dans leur propre éco-système. Il convient de faire preuve d’imagination pour faire parler notre créativité, sortir du cadre dans le respect des grands équilibres.

–         Exemplarité 

« Loin des yeux, loin du cœur ! ». Tenir nos engagements de rendez-vous distants est essentiel tant en horaires qu’en durée en individuel comme en collectif distanciel. Chaque point de contact distant doit être préparé pour apporter un haut niveau de qualité

–         Nuance

Nous naviguons tous à vue, nous ne fonctionnons pas tous de la même façon, la solitude peut être vécue différemment, les contraintes sont distinctes, la capacité et les habitudes à travailler en mode distanciel et parfois dégradé n’est pas égale. Il s’avère difficile de prendre soin les uns des autres. Ecouter les signaux faibles, ne pas confondre vitesse et précipitation, mouvement et agitation, synthèse et raccourci et surtout exigence et brutalité est essentiel

–         Soutien et Suivi 

Il est du ressort du manager d’aider à repositionner les sujets, ouvrir le champs des possibles entre ambition et réalisme et parce que « je ne contrôle pas parce que je n’ai pas confiance, je contrôle parce que je suis responsable » de suivre régulièrement le bon déroulement des décisions et actions pour les réévaluer en fonction de l’évolution des réalités.

Nous devons également veiller à ne pas être que sur l’existence de L.I.E.N.S. qui traitent de l’opérationnel mais également à développer et entretenir des L.I.E.N.S. à visée purement managériales – traiter du développement de la personne et du soutien managériale à lui apporter – mais également à visée relationnelle et sociale.

En s’ouvrant à ces autres L.I.E.N.S., « Café Teams » le matin, « Apéro ou Happy Hour Skype » en fin de journée (Attention à l’abus d’alcool), « Challenge sportif » ou « atelier culinaire » ou « cercle culturel Google meet », … le manager œuvre à la prévention des R.P.S. (Risques Psycho-Sociaux) tels que l’isolement, la perte de repères, le manque de forme physique ou mentale.

Notre capacité à favoriser et entretenir ces autres L.I.E.N.S. est un puissant vecteur d’efficacité et de performance. Il serait dommage de s’en passer.

« Ce ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes qui survivent, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements » – Charles Darwin –

Pour autant, il convient aussi de plus en plus de s’interroger sur le caractère exceptionnel de ce que nous vivons aujourd’hui.

Et si cela devenait, en tout ou partie, un nouveau modèle organisationnel qui n’aurait plus rien d’exceptionnel parce durablement installé.

Nous le comprenons bien, l’acceptation de la réalité et l’appel à notre bon sens pour nous adapter sont nos meilleurs atouts pour traverser cette longue épreuve.

A suivre …

Pascal, Benoît et Didier

-> Cet article est également disponible sur LinkedIn, n’hésitez pas, s’il vous semble pertinent, à le liker, le commenter ou le partager.

Retourner aux articles

Partager

Partager